COLLOQUES

Les objets de l'exil
20, 21 et 22 novembre 2008
Université de Montréa

Temporalités de l'exil
15, 16 et 17 février 2007
Université de Montréal

Éloge de la créolité : 15 ans après
23 septembre 2006
Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Penser le nomade aujourd'hui
16 et 17 novembre 2005
Université de Montréal

Femmes et exil : figures et pratiques
10, 11 et 12 mars 2004
Université d'Ottawa

Approches de l'outre-langue
23 et 24 mars 2003
Université de Montréal

Les nouvelles figures de l'exil
70e congrès de l'ACFAS
Université Laval
13 et 14 mai 2002

Poésie, terre d’exil
Rencontres internationales avec Salah Stétié
5, 6 et 7 novembre 2001 à la Maison de la Culture Côte-des-neiges

 
 
 

 

APPROCHES DE L'OUTRE-LANGUE

 
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Approcher l’outre-langue et ses variantes dans l’écriture et la pensée des auteurs multilingues qui mettent en scène la présence de l’autre dans le même, c’est réfléchir sur une langue accomplissant un travail de minage souterrain, une langue de passage, une langue visée à l’horizon ou en d’autres termes une langue dessinant « un espace vide où se joue(nt) le(s) désir(s) de l’autre langue » (Alexis Nouss, entrée « Outre-langue » dans Métissages, Paris, Pauvert, 2001).

Offrant une possibilité de quitter la langue maternelle, naturelle ou partagée pour introduire une interférence active, une modification réciproque entre les langues réelles et les langues désirées, oubliées, anticipées, attendues ou fantasmées, l’outre-langue témoignerait d’un surplus non-maîtrisable de langue, introduisant ainsi une rupture entre le signifiant et le signifié. L’outre-langue pourrait également provoquer une mise en rapport entre les langues peuplant toutes un espace ouvert sur l’infini, là où les mots demeurent en relation, sans pouvoir être absorbés par la signification. Qu’elle soit une langue sacrée intraduisible, un cri pré-verbal, une entité hybride forgée par un écrivain bi- ou multilingue (au niveau lexical, sémantique, syntaxique ou narratif), une troisième langue du traducteur, une langue peuplée par l’ensemble des destinataires potentiels, l’outre-langue sert à l’introduction de l’autre dans le même ou à l’ouverture à l’autre, n’imposant ni fusion ni synthèse, mais montrant des frontières à traverser.

Comment une telle dynamique s’infiltre-t-elle dans l’univers narratif et dans la réflexion? Faut-il restreindre l’outre-langue à l’activité littéraire ou la poser comme problème de portée générale ? Est-elle propre aux sujets multilingues ? Peut-elle être pratiquée ou fantasmée par tout individu unilingue ? Comment travaille-t-elle la constitution de l’identité ? De quelle manière contribue-t-elle à la croissance du sens? Affirme-t-elle plutôt la non saturation de ce sens ? Par quels moyens crée-t-elle les lieux d’ouverture, de passage, de démarcation et de traduction ? Comment permet-elle de quitter la langue standard qui se narre selon sa logique interne autosuffisante et ne phrase que l’expérience de l’entre-soi ?
Comment situer l’outre-langue ? S’agit-il d’une langue distanciée, travaillée par la distance (Bakhtine), ou d’une langue qui se manifeste plutôt dans la proximité, qui hante et inquiète le même dans le même (Lévinas) ? Traverse-t-elle les frontières entre les langues ou maintient-elle les séparations pour assurer les passages ? Touche-t-elle les territoires des autres langues ou habite-t-elle les zones vides, les non-lieux où tout est encore à venir ?

Responsables : Alexis NOUSS, Aurélia KLIMKIEWICZ