ALEXANDRA LOUMPET-GALITZINE  
 

 

Il aura fallu une révolution en un autre siècle et le déroutant ressac des migrations et des sentiments, pour que la petite fille d’exilés que je suis choisisse sa propre voie : un exil librement consenti qui me mène d’une mémoire russe et d’une culture française vers un autre monde magnifique, le Cameroun, et vers un champ de connaissances à la rencontre de l’archéologie ,de l’anthropologie, de l'art et de l'histoire.

Exil confortable qui autorise toutes les distances critiques, exil heureux qui découd ses frontières, mais exil doucement déchirant qui crée la nostalgie de diverses cultures maternelles, les siennes et celles des autres.

Errance souhaitée, également, d’une thématique à l’autre, des peuples disparus aux cultures mélangées, des identités muséographiées aux objets en exil, d’une écriture africaine à l’extraordinaire personnalité du roi bamoun Njoya … et les rivages sont nombreux encore.

C’est dire à quel point POexil est un port d’attache - une arche, un vaisseau-admiral -, au sein duquel il est réconfortant d’entrechoquer nos esquifs.