Il
aura fallu une révolution en un autre siècle et le déroutant
ressac des migrations et des sentiments, pour que la petite fille d’exilés
que je suis choisisse sa propre voie : un exil librement consenti qui
me mène d’une mémoire russe et d’une culture française
vers un autre monde magnifique, le Cameroun, et vers un champ de connaissances
à la rencontre de l’archéologie ,de l’anthropologie, de
l'art et de l'histoire.
Exil
confortable qui autorise toutes les distances critiques, exil
heureux qui découd ses frontières, mais exil doucement
déchirant qui crée la nostalgie de diverses cultures
maternelles, les siennes et celles des autres.
Errance
souhaitée, également, d’une thématique à
l’autre, des peuples disparus aux cultures mélangées,
des identités muséographiées aux objets en
exil, d’une écriture africaine à l’extraordinaire
personnalité du roi bamoun Njoya … et les rivages sont
nombreux encore.
C’est
dire à quel point POexil est un port d’attache - une arche,
un vaisseau-admiral -, au sein duquel il est réconfortant
d’entrechoquer nos esquifs.
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